J’ai pris beaucoup de retard sur le blog, je sais. Il y a plusieurs raisons.
La première est que j’étais très fatiguée après notre voyage pour arriver à Yakushima et que le temps me manque le soir pour blogguer (les journées sont bien remplies et les levés très tôt). En effet, il faut savoir, et personnellement je l’avais oublié, qu’au Japon, tout ce qui se visite ferme tôt. Et quand je dis tôt, c’est pas 18h, c’est 16h ou 17h max. Mais rien n’ouvre particulièrement tôt (8h, plus souvent 9h ou 10h). By the way, si vous êtes loin d’un grand centre urbain et de ses grandes chaines ou kombini (24/7 japonais), n’espérez pas petit-déjeuner dehors, rien n’ouvre avant 11h. Et même Mister Donuts, Buck’s coffee ou Stabucks ouvrent rarement avant 9h. Donc les journées sont courtes et intenses. Le soleil, lui, se lève tranquille à 4h30 du mat et se couche tôt. Eh oui, pas de changement d’heure selon les saisons ici, mais du coup un changement violent pour le corps occidental non habitué.
La seconde, et principale en ce qui concerne le début du laissé aller, est née de notre séjour à Yakushima lui-même. Yakushima est un lieu fabuleux, magnifique, inimaginable… En ce qui concerne la nature, c’est probablement le lieu le plus magique que j’ai jamais vu. L’île et en particulier l’immense forêt primaire qui la couvre a participé à inspirer Miyazaki Hazao et son équipe pour les décors de Mononoke Hime. Cette forêt couvre la majorité de l’île et toutes ses montages centrales. Elle fait partie du patrimoine mondiale de UNESCO, car elle abrite des “cèdres” japonais (ces Sugi, cryptomeria japonica, proche parent du cyprès, ne sont en fait pas des cèdres, mais les premiers Occidentaux qui les ont vu les ont pris pour des cèdres – no comment – et c’est resté) dont certains plusieurs fois millénaires. C’est le cas du célèbre Jômon Sugi, le père des arbres, mais il est loin d’être le seul. Seules les côtes sont habitées, et la population de l’île est réduite, tant par les difficultés à garder ou ramener la jeunesse, que par la nature fermé, insulaire et campagnarde de sa culture populaire (en tant que femme blanchem, je n’avais jamais vraiment expérimenté le racisme japonais avant Yakushima, certain-es y sont même hostiles aux Japonais-es non né-es à Yakushima… on se croirait dans la France profonde!). Cela ne revient pas à dire que toute la population de Yakushima est raciste, mais on a réellement l’impression que l’île est 50 ans en arrière au niveau progrès social.
Mais pour en revenir à la forêt, elle est inimaginable, disais-je, car on ne peut réellement réaliser sa beauté, même en voyant Mononoke Hime, sans l’avoir vu en vrai. Il pleut beaucoup à Yakushima, en général, mais surtout cette année apparemment (d’après notre guide, Sigrid, une franco-suisse qui vit à Yakushima depuis 14 ans). Après un typhon qui a stationné sur l’île en août pendant une quinzaine de jours, il n’y a pas eu vraiment d’hiver, mais beaucoup de pluie quasi sans arrêt (oui, les effets du changement climatique en direct). Néanmoins, dans l’absolu, Yakushima, qui se trouve au sud du Japon, est extrêmement humide. On y trouve des représentantes de 10% de la totalité des différentes espèces de mousses existantes sur Terre (ça fait un sacré paquet de mousses!). Certaines “mangent” même le béton ! Elles sont partout.
C’est pourquoi Yakushima est verte de millions de nuances de vert. Elle connaît une vie animale terrestres relativement réduite (singes, chevreuils, insectes et oiseaux essentiellement… et les chiens shiba et autres animaux de compagnie bien sûr) mais une vie végétale intense et luxuriante.
Intense. Vraiment intense. La forêt est réellement habitée. Mystique. On s’attend à voir un Kodama sur chaque racine, à chaque branche, sous chaque rocher couvert de différentes mousses vibrantes…
…Et toutes les photos de ma tablette sont ratées. Je ne suis pas souvent fière de mes compétences, mais je peux dire fièrement que je fais généralement des photos très réussies. Pas réussies techniquement, pas au niveau d’une professionnelle évidemment. Mais au niveau cadrage, de la qualité artistique, de la lumière, etc… je suis douée, c’est mon sens artistique de dessinatrice, je pense. Et là, bam. J’ai pris des tas de photos. Et parce qu’il pleuvait et qu’il y avait cette lumière si particulière à la pluie ou aux temps pluvieux, lumière que j’aime tant, je ne voyais pas nécessairement bien le résultat de mes photos. Ce n’est que la veille de notre départ que j’ai reregardé et ai réalisé que toutes mes photos étaient complètement fadasses. Aucun vert vibrant, aucune nuance. Rien. Pour quelqu’un qui a peur de la perte et qui a des problèmes de mémoire dus aux psychotropes, ça a été un dur coup qui m’a complètement stoppé dans mon élan.
Du coup, pour rattraper le retard, et reprendre, ça a été difficile. Trop difficile.
Il a fallu attendre aujourd’hui, mon second jour à Yamagata, en ce premier mai, pour que je trouve le temps et l’énergie de me poser, de prendre ma tablette, et de m’y remettre.
Ci-dessous le premier volet des photos de Yakushima. Certaines de ma tablette, mais pour ce qui est des photos de la forêt, elles viennent soit de mon portable, soit de celui de mam essentiellement. J’en ai quelques unes sur mon appareil photo que je ne peux pas mettre sur ma tablette sans un ordi, donc elles attendront.
Nous sommes parties pour Yakushima très tôt (départ 7h20 de la gare de Kyôto, donc levé 5h45 en conséquence). Changement à Shin-Ôsaka, puis taxi depuis la gare de Kagoshima (la ville du Japon “continental” la plus proche de Yakushima) vers le port et prise de l’hydrojet pour un peu plus de 2h. Bien sûr, il y a des vols intérieurs pour Yakushima, mais pour nous les vols intérieurs, c’est nope. Déjà que prendre l’avion tout court… mais jamais de vol intérieur, c’est une hérésie climatique.
Puis, du port de Yakushima, après un arrêt rapide au centre information, un bus pour Onoaiba, au sud de l’île, pour environ 1h.
Puis à pied après quelques difficultés pour se repérer jusqu’à l’AirBnB (pareil, pas fan, mais pas le choix pour cette nuit, la maison d’hôte prévue par Sigrid nous ayant fait faux bond au dernier moment, pas très japonais me direz-vous, et bien, bienvenue à Yakushima). Ça nous aura permis de trouver une bakery sympa (qui, naturellement pour le Japon, ferme à 17h30, quand ça n’est pas 16h ou même 15h…).
La maison est chouette, mais impossible de trouver un resto, pourtant on a bien marché dans Onoaiba…on a donc continué de marcher jusqu’à la Coop (c’est un supermarché au Japon, pas une Coop au sens français). Dîner et dodo.
English googletranslated then very parcely and quickly edited bellow xD
I'm way behind on the blog, I know. There are several reasons for this.
The first is that I was very tired after our trip to Yakushima and I didn't have time in the evening to blog (days are busy and we get up very early). Indeed, you should know, and personally I had forgotten, that in Japan, everything you can visit closes early. And when I say early, I don't mean 6 p.m., it’s 4 or 5 p.m. max. But nothing opens particularly early (8 a.m., more often 9 or 10 a.m.). By the way, if you are far from a large urban center and big chains or kombini (Japanese 24/7), don't expect to breakfast outside, nothing opens before 11am. And even Mister Donuts, Buck's coffee or Stabucks rarely open before 9am. So the days are short and intense. The sun rises on its own time at 4:30 a.m. and sets early. No time change according to the seasons here, but rather violent change for the unaccustomed Western body.
The second, and main with regard to the catching up on the blog thing, came with our stay in Yakushima. Yakushima is a magical, magnificent, incredible place...
As far as nature is concerned, it's probably the most mystical place I have ever seen. The island and in particular the immense primal forest which covers it helped to inspire Miyazaki Hazao and his team for Mononoke Hime's landscapes. This forest covers the majority of the island and all its mountains. It's part of the UNESCO world heritage, as it is home to Japanese "cedars". These magnificent Sugi, cryptomeria japonica, close relative of the cypress, are in fact not cedars at all. However the first Westerners who saw them mistook them for cedars - no comment - and it colloquially remained. Some of those trees are several thousand years old. This is the case of the famous Jômon Sugi, Father amongst trees, but he is far from being the only one. Only the coasts are inhabited, and the island's population is minimal, as much by the difficulties of keeping or bringing back young people, as by the closed, insular and rural nature of its popular culture (as a white person, I had never really experienced Japan's own brand of racism before Yakushima, and some are even hostile to Japanese folks who are not born on the island, it reminds me of rural France...). That is not to say that the entire population of Yakushima is racist, far from it, but it really gives off the impression of being 50 years behind in terms of social progress.
But coming back to the forest, I said it's incredible because we cannot really understand its beauty, even when seeing Mononoke Hime, without having seen it in real life. It rains a lot on Yakushima, in general, but especially this year apparently (according to our guide, Sigrid, a French-Swiss who has lived in Yakushima for 14 years). After a typhoon which stayed on the island in August for a fortnight, there was no real winter, but a lot of almost non-stop rain (see : effects of climate change, live). However, in absolute terms, Yakushima, which is located in the south of Japan, is extremely humid. There you'll find representatives of 10% of all the different species of moss existing on Earth (that's a hell of a lot of moss!). Some even “eat” concrete! They are everywhere.
That's why Yakushima is Green, green with millions of different shades of green. It has relatively little terrestrial animal life (monkeys, deer, insects and birds mainly... and shiba dogs and other pets of course) but intense and luxuriant plant life.
It is intense, meaningful, vibrant life. Strongly present. The forest is profoundly, spirituallly inhabited. One expects to see a Kodama on every root, on every branch, under every rock covered by layers upon layers of moss...
...And all the photos on my tablet are failures. I'm not often proud of my skills, but I can proudly say that I generally take very good photos. Not technically and not at the level of a professional obviously. But in terms of framing, artistic quality, lighting, etc... I'm gifted, it's my artistic sense as an illustration artist I think. And then, bam. I took loads of photos. And because it was raining and there was this light so particular to rain or rainy weather, light that I love so much, I didn't necessarily see the result of my photos clearly. It wasn't until the day before we left that I looked again and realized that all my photos were completely bland and pale. No vibrant greens, no shades. Nothing. For someone who fears loss and has memory problems due to psychotropic drugs, it was a hard blow that completely stopped me in my tracks.
As such, catching up and getting back on track was difficult. Too difficult.
It wasn't til today, my second day in Yamagata, on May 1, that I found the time and energy to sit down, pick up my tablet, and get back to it.
Below is the first part of the photos from Yakushima. Some from my tablet, but as for the photos of the forest, they come either from my cell phone or from my mother's cell phone mainly. I have a few on my camera I can't transfer on my tablet without a computer, so they'll have to wait.
We left for Yakushima very early (7:20 a.m. departure from Kyoto station, so got up at 5:45 a.m. accordingly). Change at Shin-Ôsaka, then taxi from Kagoshima station (the city in "mainland" Japan closest to Yakushima) to the port and the hydrojet for a little over 2 hours. Of course, there are domestic flights to Yakushima, but domestic flights are a big nope. Already taking a plane is not so good at all... but never a domestic flight, it's a climate heresy.
Then, from the port of Yakushima, after a quick stop at the information center, a bus to Onoaiba, in the south of the island, for around 1 hour.
Then on foot after some difficulty finding our way to the AirBnB (same, not a fan, but no choice for that night, the guest house planned by Sigrid having failed us at the last moment, not very Japanese you say, well, welcome to Yakushima). This gave us the chance to find a nice bakery (which, naturally for Japan, closes at 5:30 p.m., when it's not 4 p.m. or even 3 p.m....).
The house is nice, but twas impossible to find a restaurant that wasn'tfullybooked or closed, although we walked a good long way throughout Onoaiba... so we continued walking to the Coop (it's a supermarket in Japan, not a Coop in the French sense). Dinner and then sleep.
おやすみ😌🌃💤
Je catch-up aujourd’hui seulement l’intégralité des posts. Beaucoup de plaisir à te lire et à vous imaginer toutes les deux en voyage. Ça me rappelle des souvenirs de mes deux passages au Japon, ça marque.
Ici : en plein déménagement depuis Dublin vers la France. Je te raconterai au téléphone quand tu reviens.
Gros gros bisous et le bonjour à Odile !
Love reading about this! Thank you for sharing your adventure with us! And I love the photos, too!
Onoaida, à Yakushima.
Juste un petit correctif !
Trop trop chouette de te lire !! Pleins de gros bisous.